Etude “L’exploitation des films hors des salles de cinéma”

Edito

Les différents circuits d’exploitation des films hors de la salle de cinéma adoptent des stratégies éditoriales différentes voire complémentaires qui répondent à des publics et des usages différents. Le nombre et le type de films diffusés ou disponibles selon le circuit sont très variables et dépendent en partie des différentes contraintes qui leur incombent.

Les chaînes de télévision nationales généralistes de la TNT n’ont que 24 heures de programmes à proposer par jour et doivent proposer une offre variée de contenus et de genres pour satisfaire le public. Sur l’ensemble de la journée, le cinéma ne représente que 3,3 % de l’offre de programmes en télévision en 2021 mais atteint 22,8 % de l’offre en première partie de soirée. L’offre de films à la télévision est en léger retrait depuis 2017, passant de 2 427 films diffusés à 2 336 films diffusés en 2021 mais continue de faire preuve de diversité tant en termes de nationalité, de genre que d’ancienneté des films. Le cinéma est particulièrement plébiscité par le public puisqu’il représente 20 % de la consommation de programmes en première partie de soirée. Ce circuit se distingue également par la nécessité, souvent, de satisfaire un public large d’où une place importante accordée aux succès en salles.

En VàDA, le cinéma n’est pas le produit d’appel des principales plateformes. Elles misent davantage sur les séries qui sont largement surconsommées par leurs abonnés. Le cinéma sert quant à lui la stratégie de profondeur du catalogue. La suprématie des plateformes américaines entraîne, par ailleurs, une moindre présence des films français dans le catalogue VàDA ainsi qu’une faible consommation de ces derniers par leur public. La part de marché des films français en VàDA est la plus faible de tous les circuits (17,4 % en 2021). Les plateformes locales apparaissent, elles, comme un outil stratégique pour la visibilité et la consommation des oeuvres cinématographiques françaises. En 2021, les films français représentent 61,9 % de la consommation cinéma sur FilmoTV, 44,7 % sur OCS, 44,1 % sur Salto et 39,8 % sur MyCanal, une part largement supérieure à celle observée sur les plateformes américaines.

A l’inverse de la VàDA, la consommation de contenus en VàD transactionnelle et en vidéo physique est portée par les films. Ils représentent respectivement 81,5 % et 60,6 % de la consommation sur ces circuits. Le marché de la VàD transactionnelle est porté par quelques très grosses plateformes (Orange VOD, Canal VOD, Prime Video, iTunes…) mais également par des plateformes de niche (Universciné, Capuseen, Cinéma(s) à la demande …). Enfin, une place plus importante est faite aux films non français et non américains ainsi qu’aux films de patrimoine en vidéo physique tant en offre qu’en consommation.

La multiplication des contenus disponibles et des plateformes de streaming crée une concurrence accrue dans l’offre de contenus. Le développement de services AVoD, BVoD et de chaînes FAST, souvent thématiques pour ces dernières, permet notamment une meilleure exposition des oeuvres cinématographiques. Ce phénomène a incité les groupes audiovisuels historiques à réagir afin de limiter l’érosion croissante de leurs audiences linéaires et de s’adapter aux nouveaux usages vidéo. Plusieurs initiatives d’alliances entre des groupes audiovisuels ont émergé en Europe afin de créer leur plateforme de vidéo à la demande. Ces plateformes semblent participer au rayonnement du cinéma local. Cependant, la forte exclusivité des films sur les plateformes de VàDA pose question sur la visibilité et la circulation des oeuvres cinématographiques sur les plateformes.

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