Edito
Parmi les nombreuses réponses prêtées à la question « qu’est-ce que la culture, que permet-elle ? », l’une de nos préférées est sans aucun doute, celle qui y répond par : « avoir du second degré ». Dans l’époque troublée que nous traversons, cette capacité de mise à distance avec soi et le monde s’avère être une faculté des plus nécessaires pour accepter les monstres blottis, tantôt en notre for intérieur, tantôt dans la figure et le masque des autres. Avoir du second degré, c’est en somme utiliser l’humour, le rire ou les larmes comme un bouclier, une mise à distance avec la cruauté et la difficile marche du monde. C’est également mieux accepter ce qui nous est différent, l’étranger en nousmêmes, l’étrangeté de l’autre.
Cette saison 22/23, résolument théâtrale, explorera ces étranges passions humaines à travers les figures de Richard III et son absolue soif de pouvoir, de Mlle Julie et son insatiable envie de découvrir l’amour quitte à s’y brûler les ailes, de Mme Pylinska et son rude enseignement à la sensibilité ou encore celle de Daniel Blake en prise avec l’absurde machine administrative. Mise à distance donc, à travers ces figures écorchées, pour mieux comprendre ce qui en nous pousse et crie et que la scène du théâtre nous permet de mieux saisir.
Danse, musique, marionnette, cirque et jonglage viendront compléter cette saison pléthorique, qui du rire aux larmes, nous emmènera à la rencontre des grandes émotions, des grands personnages, des grands artistes, bref, des grands acteurs de notre époque. Notre attention ira également vers les plus jeunes pour une nouvelle offre de spectacles certains samedis après-midi, l’occasion de partager et de s’émouvoir en famille, pour un apprentissage du second degré, dès le plus jeune âge.
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