ÉDITO
À l’heure où les canons prennent le pas sur les mots, où les libertés fondamentales peuvent être remises en question, la culture sous toutes ses formes est un bien précieux qu’il faut défendre et préserver.
La question culturelle, souvent « accessoire » et regardée sous le prisme de la dépense, ne se restreint pas uniquement à cela.
Elle est bien plus. La culture abrite tout ce qui nous définit et qui nous rend profondément humains. C’est souvent ce qui reste quand tout est détruit. Face à la barbarie, elle permet de nous retrouver.
Dans cette saison que nous vous proposons, nous vous invitons une fois de plus à nous retrouver autour de ces valeurs. La parole, les textes, les chansons, les poèmes qui vous seront présentés sont autant des bulles d’humanité que des réponses à l’ignorance et au rejet des autres. C’est sans doute pour cela que le théâtre de Marioupol, symbole d’ouverture et de dialogue, mais aussi abri pour les populations, a été pris pour cible. Quand l’autre ne voit plus d’humanité dans son voisin, il le détruit et détruit aussi sa poésie.
Face à ces bouleversements, ces remises en question, il nous appartient de répondre avec nos moyens, de réaffirmer notre humanité, à la place qui est la nôtre. Nous, c’est avec Molière et ses farces, mais aussi avec Moi, Daniel Blake, Myles Sanko et sa musique pleine de chaleur, avec nos rendez-vous autour de la musique classique, mais aussi autour des chansons d’Alexis HK et sa poésie nonchalante, des formes circassiennes et de leur éphémère fragilité. C’est avec ces artistes, leur tendresse et leur humour, que nous pouvons à notre endroit poursuivre le chemin vers un ailleurs plus optimiste. Il nous appartient avec eux de proposer un autre regard, de déconfiner les esprits et de dépasser nos peurs…
Prenons le pari que ce chemin, sans doute plus escarpé, reste le seul pour faire société.
VINCENT LEHOUX – PRÉSIDENT
ÉRIC WOLFF – DIRECTEUR
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